L’été est une période critique pour les abandons d’animaux de compagnie en France. De nombreuses associations de protection animale et fourrières alertent sur cette situation qui ne cesse de s’aggraver. Voici un aperçu détaillé de cette problématique et des efforts déployés par les organisations pour y faire face.
Une Crise Permanente pour les Refuges
Chaque année, avec l’arrivée de l’été, les abandons d’animaux augmentent de manière significative. Dans la région des Hauts-de-France, notamment en Picardie, cette tendance est particulièrement visible. Ondine Eliot, présidente de l’association de la compagnie des NAC (nouveaux animaux de compagnie) dans l’Oise, remarque une augmentation des abandons, surtout parmi les lapins, les rongeurs et les oiseaux. « Ce sont des animaux faciles à abandonner en pleine nature, » explique-t-elle, souvent laissés dans des champs ou des forêts.
Les refuges comme celui d’Ondine Eliot, qui ne possède que 35 places, sont constamment débordés. Les bénévoles doivent évaluer les raisons des abandons pour prioriser la prise en charge des animaux les plus vulnérables. Les problèmes comportementaux, souvent dus à un manque d’espace ou à l’absence de stérilisation, sont fréquemment cités.
Facteurs Contribuant aux Abandons
Plusieurs raisons expliquent la hausse des abandons d’animaux durant l’été. Selon Ondine Eliot, le manque d’information est un facteur majeur. Les achats impulsifs en animalerie, sans connaissance des besoins spécifiques des animaux, mènent souvent à des abandons. « Les frais vétérinaires sont très chers, mais on ne le sait pas quand on prend un animal en animalerie, » ajoute-t-elle, soulignant les coûts élevés liés aux soins, notamment pour les problèmes dentaires des rongeurs.
Les allergies et les vacances sont également des raisons courantes d’abandon. Beaucoup de propriétaires ne trouvent pas de pension ou de personnes pour s’occuper de leurs animaux pendant les vacances, ce qui les pousse à les abandonner.
Témoignages des Associations
Les associations comme Règne Animal, basée dans le Val-de-Marne, sont constamment à la recherche de familles d’accueil et d’adoptants. Carine Demaurey, présidente de l’association, regrette la légèreté des sanctions pour les abandons. Bien que le code pénal prévoit jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, ces peines ne sont pas toujours appliquées.
Elle souligne également les maltraitances fréquentes et les coûts élevés des soins vétérinaires pour les animaux récupérés. « Il y a beaucoup d’élevages illégaux, » déplore-t-elle, pointant du doigt des plateformes comme Le Bon Coin qui facilitent ces pratiques.
Les Efforts des Bénévoles et Familles d’Accueil
Marie, habitante de Montmacq dans l’Oise, est une famille d’accueil pour l’association Règne Animal. Elle insiste sur l’importance de réfléchir avant d’adopter un animal. « Un animal, c’est pour la vie, » dit-elle, soulignant les bénéfices pour les enfants de s’occuper d’animaux ayant vécu des situations difficiles.
Les bénévoles jouent un rôle crucial dans la sociabilisation des animaux traumatisés, qu’il s’agisse de chiens de sécurité ou de chats sauvages. Les associations tentent de vérifier les conditions d’accueil et la capacité financière des futurs propriétaires avant de permettre l’adoption, en signant des contrats d’engagement pour s’assurer que la décision n’a pas été prise à la légère.
La hausse des abandons d’animaux de compagnie pendant l’été est un problème grave qui nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes. Les associations et les refuges font un travail admirable, mais ils ont besoin de plus de soutien, de bénévoles et de ressources pour continuer leur mission. Adopter un animal est un engagement à long terme qui ne doit pas être pris à la légère, et chaque abandon a des conséquences profondes pour les animaux concernés.